LA JEUNE SIBYLE

Immuable au milieu de ce monde fugace,
Immobile à jamais dans un mouvant décor,
Le Temps coule sur moi sans m’infliger de trace
Et, dans mille et mille ans, je serai jeune encor!

Et cependant mon coeur est vieux comme le monde,
J’ai souffert tant de maux, connu tant d’horizons…
Dans l’abîme éternel que mon oeil pensif sonde,
J’ai vu tomber les jours, les mois et les saisons…

Je viens à vous, tremblante, ô mes graves aînées,
Et qui sont le savoir, la force et la doucer.
Et vous, sous le couvert de vos longues annèes,
Accueillez votre fille et votre jeune coeur!

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